Qualche giorno fa Padre Giangi ci ha segnalato un articolo pubblicato sul quotidiano Midi Madagascar che riporta gli esiti dell’incontro della Commissione nazionale giustizia e pace sui temi della situazione sociale del Madagascar. Come di consueto lo riportiamo in lingua originale in coda a queste righe, in cui lo sintetizziamo.
Il quadro descritto è allarmante: le regole della vita comune sono continuamente in maniera gravissima senza che nessuna autorità intervenga. Furti di ogni genere: i buoi le merci quando arrivano nei porti e mentre viaggiano; vengono usurpati i terreni e sottratte persino le campane delle chiese. I diritti umani vengono impunemente violati con stupri, traffico di esseri umani, rapimento di bambini.
Il villaggio di Antsakabary è stato addirittura bruciato e ad Antsirabe sono stati uccisi dei sacerdoti.
La causa di questa situazione drammatica è la corruzione generalizzata e dilagante di tutti i livelli dell’amministrazione e soprattutto di chi dovrebbe garantire l’ordine e la sicurezza. Queste violenze hanno una ricaduta negativa: a livello economico rallentano la propensione della popolazione a produrre; a livello politico, la totale perdita di fiducia nella classe che dirige il Paese; viene frantumata la struttura sociale, in prima la “fihavanana”, la rete di relazioni familiari sulla quale poggia tutta la comunità malgascia, e così pure la cultura, lo spirito e i valori malgasci.
Nelle zone rurali più povere le scuole chiudono, le misere strutture sanitarie sono prive di personale.
Ma soprattutto aumentano le malattie e la fame, che mettono a rischio la vita di un numero sempre maggiore di persone.
Commission épiscopale Justice et Paix : L’Eglise catholique dénonce le règne de l’insécurité
A la demande du Conseil Permanent de la Conférence des Evêques de Madagascar, 52 Prêtres et Laïcs, représentants de Justice et Paix, ont tenu du 6 au 8 septembre 2017 à Ampatsakana By Pass, une réunion extraordinaire sur les problèmes liés à l’insécurité sur toute l’étendue du pays. Juste avant le lancement hier au CCI Ivato de la mise en œuvre de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) à Madagascar.
La réunion était l’occasion pour les participants de s’échanger des informations et d’analyser le vécu quotidien des Malgaches. Et de dresser aussi un état des lieux alarmant caractérisé par « les vols de bœufs, les coups et blessures volontaires, la justice populaire, les vols avec effraction, les vols de cloche d’église, les coupeurs de route, les vols de culture sur pied, les larcins, les violations de sépulture et vols d’ossements humains, les viols, la traite de personnes, les rapts d’enfants, la prolifération des substances psychotropes, les attaques à main armée, la corruption de haut vol, la destruction de biens et l’accaparement de terrains appartenant à autrui, les vols à la tire, les incendies de villages comme à Antsakabary, les attaques assorties d’actes odieux contre des religieuses tel que c’était le cas à Antsirabe, le meurtre de prêtres etc. ». Rappelons que le secrétaire général de la Commission épiscopale Justice et Paix à Madagascar, le père Germain Rajoelison avait déjà fait part de l’inquiétude de l’Eglise catholique après les actes de violence contre des prêtres et des religieuses.
« Le peuple n’a plus confiance aux dirigeants ». D’après les résolutions de la Commission Episcopale pour la Justice et Paix, « ces atteintes à la sécurité des biens et des personnes ont des impacts négatifs dans tous les domaines. Sur le plan économique, ils diminuent la propension de la population à produire. Sur le plan politique, le peuple n’a plus confiance aux dirigeants. Sur le plan social, c’est la rupture du « fihavanana ». Bon nombre d’écoles sont fermés en milieu rural ; les CSB manquent de personnel soignant ; les gens meurent de faim et sont vulnérables aux maladies. Enfin, sur le plan culturel, l’esprit et les valeurs malgaches sont bafoués ».
« Des malfrats à la solde de dahalo ambony latabatra ». Tout en reconnaissant qu’« il y a des mesures prises par les dirigeants comme la collaboration entre les forces de l’ordre et le fokonolona pour suivre les traces des zébus volés ; ou encore la protection des passagers sur les routes nationales ; et l’aide aux villageois qui ont vu leurs cases incendiées, Justice et Paix de souligner que « malgré tout cela, la situation ne cesse d’empirer. La population ne dort plus sur ses deux oreilles de jour comme de nuit. Des armes très puissantes circulent. Les drogues et les jeux de hasard se multiplient ». D’après les résolutions d’Ampantsakana, « les responsables ne maîtrisent pas du tout la sécurité des biens et des personnes. Il y a des réseaux de malfrats professionnels à la solde de « dahalo ambony latabatra » c’est-à-dire en col blanc et/ou de certaines grosses fortunes sur place ou venues de l’extérieur. La vie humaine n’est plus respectée face à la culture de la violence. Les vindictes populaires ont droit de cité. La confiance n’est plus de mise. La méfiance règne et c’est le chacun pour soi ». Aux yeux de la Commission Episcopale Justice et Paix, le peuple ne sait plus à quel saint se vouer.
par R. O